Aller au contenu
Accueil » Le Road-Blog » Réalités (parfois) dures du métier de réalisateur indépendant

Réalités (parfois) dures du métier de réalisateur indépendant

Il y a fort longtemps dans une galaxie très lointaine, j’ai raconté comment une maison de production m’a traité, avec quel mépris et quel injustice (et quelle violence parfois), et comment j’ai découvert en tâchant de collaborer avec eux les arnaques dont sont victimes les jeunes réalisateurs et les détournement d’argent publique dont se gavent ces boîtes de productions malhonnêtes.

Tout est .

De temps en temps je veux rappeler quelques réalités de ma petite vie d’auteur-réalisateur indépendant. Je n’en fais pas une généralité, je n’ai pas les éléments pour, je n’ai pas mené d’enquête véritable. Je suis certes optimiste au-delà de toute raison mais parfois, il est bon aussi de lever le voile sur des pratiques, des injustices, des inéquités, ne serait-ce que pour se souvenir que ça existe et qu’on peut toujours – toujours – faire bouger les choses. A commencer par en parler.

Dont acte.

L’été 2014 j’ai réalisé pour la commune de Samoëns un film d’aventure appelé “Univertical“.

Outre le fait que mon client, la mairie, a payé la première partie de la facture avec 5 mois de retard et n’a à ce jour pas payé la seconde, je voudrais faire la lumière sur l’élément suivant :

  • pour ce travail d’écriture/réalisation/montage/production/distribution, j’ai facturé 8000 € ; pour moi c’est une demi année de revenu, pour une maison de production c’est dérisoire, je suis probablement le réalisateur le moins cher du monde mais passons, j’aime ce que je fais et le faire à ce prix là me fait vivre sans rien retirer au bonheur d’être réalisateur ; j’ai assuré plusieurs projections du film bénévolement, fourni plus de versions que prévu au contrat, me suis rendu disponible pour des extras au pied levé, bref, comme d’habitude, je me suis investis dans ce que j’aime et ce en quoi je crois
  • pour la diffusion du film, le client a mandaté une agence ce communication de Genève dont le travail a consisté à “placer” le film auprès de chaînes de télé : par “placer” il faut lire passer quelques coups de fil et envoyer quelques emails après la rédaction d’un argumentaire qui présente le film. Ce “placement” a été facturé 5000 € – sans obligation de résultat, m’a-t-on expliqué, uniquement obligation de moyens.

Alors alors… suis-je le seul à trouver épatant qu’on paye le mec qui fait tout le boulot, y passe des mois, des jours et des nuits, qu’on le paye 8000 balles et qu’on règle en parallèle plus de la moitié de ce montant au mec qui écrit une demi page, téléphone à quelques personnes de son carnet d’adresses et envoie une poignée de mails ? Certes, je caricature, je prends des raccourcis, un peu, pas tant.

Mais globalement, la réalité est là : l’agence qui a pignon sur rue est payée rubis sur l’ongle pour un travail de secrétaire rapide ; le réalisateur qui fournit le gros du travail (le client ayant lui-même fourni une charge considérable de travail pour l’organisation et la logistique) est à peine payé plus cher.

Si toi aussi ça te fait tiquer, laisse un message. Ca me réconfortera 🙂

 

Initialement publié le / Originally posted on 22 janvier 2015 @ 2:38 pm

1 commentaire pour “Réalités (parfois) dures du métier de réalisateur indépendant”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.