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Communiquer avec bébé

Je l’avoue sans pudeur ni honte, je ne m’étais pas projeté dans la paternité. Mon mental analytique de zèbre me faisait approcher la notion de famille d’un angle tout à fait cartésien, pour ne pas dire cynique : la planète était déjà surpeuplée, j’étais, jeune, un écologiste convaincu et militant du quotidien, je ne me voyais pas alourdir la facture. De surcroît, les enfants des autres ne m’avaient que rarement suscité un intérêt et j’émettais des doutes sur ma valeur ajoutée paternelle…

Il semble donc, dans ce contexte, que la vie avait d’autres projets pour moi car elle ne m’a guère demandé mon avis.

Quand ma fille aînée Lirio est née, j’ai compris instantanément que j’étais papa dans l’âme. N’en déplaise à mon mental. Je savais exactement comment la tenir, la porter, la manipuler, la laver. A l’arrivée suivante de Luce, le même phénomène d’évidence nimbée d’amour et de tendresse s’est reproduit. Je savais, je sais instinctivement satisfaire leurs besoins, accueillir leurs peines, cultiver leurs joies. Bien sûr, parfois je me plante et d’autres, je ne suis pas vraiment présent ni disponible. Je suis un papa faillible et perfectible mais, en résonance aux accords Toltèques, je donne le meilleur de moi et je suis un Papa intégral, du bout des cheveux jusqu’aux orteils, c’est animal et intuitif et c’est très bien ainsi.

Joy, ma troisième enfant, nous a rejoins en avril – nous avons vécu un accouchement à domicile à la hauteur de nos aspirations, grâce à la maestria de mon amoureuse Sarah. Moi qui avais, pensais-je, tourné cette page paternelle de ma vie, j’ai finalement démarré la rédaction d’un nouveau chapitre.

Le mental, cependant, n’a pas tout à fait cédé le terrain : amoureux de la langue de Voltaire et Molière, je me suis toujours intéressé aux modes de communications qu’il m’était possible d’établir entre moi et mes filles ; hyper-sensoriel de nature, le toucher y joue un grand rôle, ainsi que l’odorat. Mais le verbal tient une place prépondérante pour le littéraire que je suis et le “scientifique” que je fus. J’ai toujours parlé d’égal à égal à mes bébés – en français le plus souvent, en anglais parfois quand la lubie me prenait, voire en espagnol – et je m’intéresse aujourd’hui à cette question simple et complexe tout à la fois…

Comment parler à mon bébé ?

“Papa… tu piques.”

Les connaissances actuelles en termes de construction de soi et d’identité, mécanisme* qui intervient dès les premiers jours suivant la naissance, et toutes les étapes nécessaires à l’installation de la communication et du langage que nous ne détaillerons pas ici, requièrent que le bébé communique avec son entourage dès le plus jeune âge, avant même qu’un défaut d’expression éventuel n’apparaisse.

Il est donc extrêmement important d’engager le plus précocement possible une dynamique d’étayage communicative au quotidien pour construire la relation et manipuler du sens dans la relation, en ouvrant le champ à d’autres formes de communication, parfois un peu différentes de la norme, mais co-construites et partagées avec un environnement attentif.

Le développement psycho-affectif autant que le développement linguistique en dépendent.

Car enfin, qu’on se le dise bien…

© Suzanne Tucker / shutterstock.com

Cas d’école

Les travaux de René Spitz, dans les années 1940, ont été les premiers montrer d’une façon plus systématique que les interactions sociales avec les autres humains sont essentielles au développement d’un enfant. Spitz a suivi pendant plusieurs années deux groupes de nouveaux-nés : le premier d’un orphelinat où les bébés étaient plus ou moins coupés du monde dans leur berceau et où une seule infirmière devait s’occuper de 7 enfants; et le second dans un établissement semblable situé dans une prison où la mère prisonnière pouvait prodiguer chaque jour à son enfant soins et affection et où les enfants pouvaient observer les autres enfants et le personnel durant la journée.

Bien que l’état du développement était comparable à l’âge de 4 mois dans les deux groupes (les enfants de l’orphelinat avaient même une moyenne plus élevée à différents tests), dès la première année, les performances motrices et intellectuelles des enfants de l’orphelinat avaient pris un grand retard comparativement à celles des enfants de la prison, se montrant également moins curieux, moins enjoués et plus sujets aux infections. Durant leur deuxième et troisième année, les enfants élevées par leur mère dans la prison avaient un développement comparable à ceux élevés dans une famille normale à la maison, parlant et marchant avec assurance. Par contre, dans l’orphelinat, seulement 2 enfants sur 26 étaient capables de marcher et de bredouiller quelques mots. Depuis cette étude pionnière, de nombreuses autres expériences ont montré à quel point des privations sensorielles et sociales survenant lors de certaines périodes critiques au début de l’enfance pouvaient avoir des conséquences catastrophiques sur le développement ultérieur de l’individu.

L’exemple contemporain le plus récent de ces mécanismes se trouve en Europe de l’Est. En décembre 1989, suite à la chute du dictateur Nicolae Ceausescu, l’Occident découvrait l’horreur des orphelinats roumains. Les images chocs d’enfants hagards et affamés, attachés à des barreaux et se balançant sans cesse d’avant en arrière sont restés gravés dans les mémoires. Des images d’enfants abandonnés, victimes de la politique ultra-nataliste de Ceausescu mise en place dès la fin des années 60. Privé non seulement de nourriture physique mais de toute tendresse, attention, interaction ou relation, les pauvres erres avaient été cruellement retardés, voire interrompus, dans leur développement.

[photo © Suzanne Tucker/shutterstock.com]

La connexion

Dès les premières instants après sa venue au monde, notre fille Joy posait un regard empreint de sérieux, posé, assidu pourrait-on dire, souvent étonné ou comme perplexe, sur le monde neuf autour d’elle. Deux grands yeux bleu lumineux scrutait l’environnement avec concentration, nous compris. C’est une sensation troublante que de se confronter à l’acuité et à la sagesse ressenties dans le regard d’un nouveau-né – nous, adultes, qui avons eu beaucoup tendance pendant le siècle passé à ramener les nourrissons au rang de créatures simplistes dépourvues de pensées, émotions ou sensations. Alors qu’ils sont tout aussi subtiles, profonds, émotifs que nous – seulement, ils sont immatures dans leur façon de l’exprimer ou le gérer.

Ce qu’a constaté le pédopsychiatre Daniel Rousseau, qui exerce depuis plus de vingt dans une pouponnière à Angers, est pourtant l’évidence (il me semble) pour tous les nouveaux parents attentifs et concernés.

« Les enfants ont absolument besoin de communiquer dès le premier jour de leur vie. Loin d’être inactifs, les nourrissons sont de véritables Wi-Fi, c’est-à-dire des systèmes de communication sans fil très performants, qui scannent activement dans leur environnement les meilleures bornes affectives, les plus stables et bienveillantes, pour venir s’y connecter. Tels des petits marsupiaux, ils cherchent à échanger, à attirer l’attention, à exister et à se loger dans le cerveau des adultes ! Cette capacité innée des bébés à communiquer leur demande beaucoup d’efforts. Ils sont sans cesse très actifs, et se démènent pour construire les relations affectives positives et rassurantes qui se nouent avec leurs parents, car c’est éminemment vital pour eux. »

parents.fr

C’est d’abord avec son corps, véritable « grille de lecture » pour les parents, que le bébé communique : mouvements et orientations, babils et expressions, grognements et pleurs, tous ces signaux sont interceptés et interprétés par l’entourage attentif. Il s’agit parfois de signaux subtils que seuls les proches décodent.

Céline Alvarez, dans son ouvrage captivant et lumineux – Les Lois Naturelles de l’Enfant – rapportent différentes expériences saisissantes menées sur des bébés et qui établissent de façon indiscutable leurs capacités cognitives innées : les nouveaux-nés sont par exemple capables de relever des erreurs volontairement glissées dans un discours qu’on leur a répété plusieurs fois de façon correcte, par simple inférence et déduction, et ceux quelque soit la langue du discours ; ils peuvent en outre “deviner” précisément à quel moment un ballon qui roule, dont on occulte une partie de la trajectoire par un panneau de bois, va surgir de derrière le-dit panneau. Ce ne sont là que deux manifestations des aptitudes naturelles de l’enfant et qui prédisposent, évidemment, a son besoin immense d’échange et de communication – nous réduisons souvent le nourrisson à un ventre affamé… erreur ! c’est aussi un cerveau insatiable et un cœur à remplir.

Afin de bien enfoncer le clou, revenons brièvement à nos orphelins…

Jacques Souriau caractérise la communication ainsi :

« La communication est basée sur l’exercice de compétences dont le développement commence dès le début de la vie et qui ne nécessitent pas de pratiques éducatives conscientes. Ces compétences émergent naturellement des expériences communicatives variées dans lesquelles les enfants sont impliqués… La communication est première, le langage secondaire. La pratique et l’expérience de la communication et du dialogue servent de “lieu d’accueil” à la construction du langage donc à l’utilisation de symboles… »

Jacques Souriau, psychologue, ex-directeur du CRESAM, Poitiers – source : Enfant Différent

“Il ne s’agit pas que de langage oral”, nous explique le site Enfant Différent, “mais aussi de langage tout court, cette capacité à manier des images mentales, à les évoquer, les comparer, les associer, et les faire partager en les exprimant, pas nécessairement oralement. Dans ces taches, la compréhension et l’évocation précèdent l’expression.”

Source : site Parent.fr

Les composantes de ma pratique

Devenues grandes et maîtrisant fort bien l’expression de leurs émotions et de leurs besoins, mes deux premières filles Luce et Lirio me font aujourd’hui beaucoup de retours très précis sur notre relation et mon modèle pédagogique et paternel. A travers nos échanges, j’ai pu valider un certain nombre de choix intuitifs que j’avais fait lors de leur toute petite enfance.

Dans mon film et mon livre sur notre périple en Islande, j’ai justement développé la notion de communication non-verbale.
  1. Employer un langage précis, adulte, clair et concis. Il ne m’a jamais semblé naturel ni constructif de gazouiller à l’unisson ou d’abêtir mes filles en pratiquant un oral “débilisant”. Bien sûr, je n’exclue pas d’imiter par jeu les trilles et borborygmes si amusants du bébé, car j’ai l’intuition que cela l’encourage à persister (thèse corroborée par le site Super Parents), mais cela se fait en marge ou en complément d’un exposé verbal permanent “châtié” 😉 qui “élève” l’enfant et sa conscience. Conséquence observée : des enfants qui développent rapidement un vocabulaire extensif, riche et l’emploient de façon appropriée – nos proches ont par exemple souvent été surpris d’entendre Luce, encore toute petite, utiliser tout à fait à bon escient du vocabulaire élaboré (pour son jeune âge), comme “dictature”, “gouvernail”, “fascinant”, “délicat”, “irresponsable”. En tout état de cause, il semble bien que l’enfant se sente valorisé qu’on lui adresse un langage “d’égal à égal” et qu’on lui fasse montre de ce respect.
  2. Accompagner par les mots toutes les actions. Intuitivement, il me semblait acquis que ma voix était comme une prolongation de mon toucher et que dans toutes les étapes du quotidien je pouvais en envelopper mon bébé comme je l’aurais fait d’une caresse. C’est là, nul doute, un héritage maternelle puisque ma maman nous a toujours tout expliqué, posément, calmement, décrivant chaque geste, chaque étape, chaque situation, jusqu’à même montrer sa bienveillante capacité à mettre des mots précis sur nos émotions dans toutes les situations délicates. Mon amoureuse Sarah fait de même, sans aucune concertation, de façon totalement instinctive, et c’est pour moi un spectacle émouvant que de l’entendre ainsi converser continuellement avec notre fille, lui expliquant par le menu tout ce qui se passe, et elle de la scruter de ses grands yeux bleus attentifs, dans cet état particulier d’attention, d’accordage et de fusion mère-enfant qui s’instaure immédiatement – ce qui Winnicott appelle “la préoccupation maternelle primaire”. Conséquence observée : des enfants calmes, apaisées, avec qui un lien permanent se crée, au-delà du lien tactile quand celui-ci doit être momentanément interrompu.

  1. Faire usage de toutes les communications non-verbales. Quand bien même l’oral représente ce pont non tactile que j’évoquais, il n’est pas le seul biais. J’ai toujours regardé mes filles bien dans les yeux, longuement, posément, parfois intensément, parfois de façon rieuse, mais toujours de telle sorte que la connexion soit indiscutable ; et – étant d’un naturel joyeux, et conscient de la part massive de mimétisme dans l’apprentissage enfantin – j’ai toujours veillé à ce que mes expressions de visage soient souriantes, rassurantes, bienveillantes. Il va de soi que le toucher est prépondérant et omniprésent également : outre de longs câlins appuyés à la moindre occasion, nous nous touchons, nous nous frôlons dès qu’on se croise, et il en a toujours été ainsi. Conséquence observée : mes enfants disposent d’une palette inouïe d’expressions faciales et de charmes, œillades, mimiques… Elles sont extrêmement câlines ce qui m’est une joie ineffable.
  2. Valider et répondre dans tous les cas. C’est une évidente marque d’attention que de réagir, même sobrement, à toutes les sollicitations ou à tous les appels de notre bébé/enfant – qu’il soit surpris, apeuré, enthousiaste, contrarié, souriant, sérieux… L’enfant a besoin que nous fassions écho à ce qu’il ressent, et pour ressentir, ça… il ressent ! Jour après jour son corps et ses sens lui transmettent une foultitude d’informations neuves et mystérieuses… L’adulte est son seul repère, sa seule interface possible entre lui et le monde. Conséquence observée : l’enfant est serein, éveillé, joyeux.
  3. Employer une voix calme, ferme, douce. Comme une caresse, la voix doit inspirer la confiance, rassurer, montrer que l’adulte gère et qu’il sait (ou ne sait pas, d’ailleurs : il ne faut jamais mentir à son enfant je crois) mais en tout état de cause, que la situation est normale. Dans les cas où il devient nécessaire de faire preuve d’autorité, la rupture avec l’ambiance habituelle est moins tranchée et dans le même temps l’enfant est rôdé, il sait que l’adulte est aux commandes et il a – je veux le croire – plus tendance à respecter les consignes ou les limites données. Conséquence observée : mes filles respectent mes consignes, demandes, éventuelles (rares) interdictions sans qu’il ne me soit nécessaire d’insister, répéter, menacer ou crier. Le but n’est pas de les mener à la baguette, j’en parle de façon approfondie dans cet autre article – “Être Papa” – mais d’entretenir un quotidien fluide et efficace à la fois. Sur Joy, qui est toute petite (3 mois à l’heure où j’écris cet article), l’emploi d’une voix ferme et décisive semble déjà contribuer à calmer/apaiser les situations de stress.

Pour préciser ces dernières notions, je reprends l’explication du site Parents.fr car j’aime cette approche simple et positive :

“Il ne suffit pas d’observer son bébé et de commenter ses “exploits” en s’exclamant « Il a souri ! Il m’a tiré la langue ! » Il faut s’adresser directement à lui : « Tu me souris ! Quel beau sourire tu me fais ! Ça me fait plaisir, tu es si charmant quand tu souris ! Tu es content ? » Ou s’il fait une grimace : « Tu as mal au ventre, tu as faim, tu te demandes ce que c’est, ce bruit ? C’est le chien du voisin qui aboie, ou un camion de pompier qui passe, ne t’inquiète pas. » Plus on répond à son regard, sa gestuelle, ses sourires, ses mimiques, plus on est à son écoute, plus on lui renvoie un feed-back sur ce qu’on perçoit de lui, et plus il enrichit son répertoire. Hormis le fait d’accuser réception de ses messages, un bébé a aussi impérativement besoin qu’on réponde de façon la plus juste possible à ses besoins, sans le faire trop attendre. Ses besoins physiologiques bien sûr, mais aussi affectifs. Être l’objet d’une attention constante, être encouragé, rassuré, stimulé, cajolé, caressé, embrassé, bercé, écouté… Finalement, c’est assez simple d’être de bons parents, il suffit de parler à son enfant de ce qu’il ressent et de ce qu’il vit, de proposer des mots qui le contiennent, de lui raconter le monde dès le premier instant.”

Parents.fr

C’est là exactement ce que ma maman a fait avec moi ! (merci maman…)

Bon. Tout cela est bel et bon mais, si c’est, sans l’ombre d’une hésitation, une somme de prodigieux leviers pour entretenir le bonheur et l’épanouissement familial, cela n’épargne pas de rares mais spectaculaires moments de mésentente, discorde et conflit parfois. En témoignent le milieu et la fin de cette bande-annonce, ainsi que al vidéo en lien juste en dessous…

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Voir un extrait : vie de famille sur la route

Il a été établi que dès 8 mois, le bébé désigne des images sur les livres que nous partageons avec lui. Nous-même désignons des objets, nous les lui montrons, nous les nommons, et nous faisons de même avec les images en général. Nous sollicitons son attention sur les actions, activités, lieux. L’enfant comprend et interprète les concepts mais c’est à partir de ses 18 mois qu’il commence à s’exprimer et prononcer ses premiers mots – une nouvelle ère de communication s’ouvre alors.

Mais… Pourquoi ne pas lui proposer d’autres signes et d’autres images avant cet âge relativement tardif ? Sarah et moi avons entrepris d’intégrer une base de langage des signes à notre vie familiale.

D’après le site Super Parents :

“Le langage des signes pour bébé propose d’apprendre à votre enfant à se faire comprendre avant même de savoir parler, en associant systématiquement certains mots à des gestes particuliers.
Il est conseillé d’introduire les geste petit à petit, sans jamais insister ou forcer le bébé à vous imiter. Certains préconisent de commencer dès la naissance et d’autres d’attendre les 6 mois de l’enfant. Utiliser les signes renforcerait les liens, la complicité, et faciliterait les échanges et l’apprentissage du langage parlé.
Ce qui est sûr c’est que la majorité des bébés adorent se prêter à ce jeu « qui semble tant plaire à Maman et Papa ».”

Communiquer avec son bébé – Super Parents

Synthèse sur le long terme

Les deux premières années de vie des enfants sont riches – c’est un euphémisme… – en développements sociaux, cognitifs et affectifs. La communication que les bébés entretiennent avec leurs parents et leurs proches est fondamentale dans plusieurs de ces développements : elle influence l’établissement d’un lien affectif avec les parents, la compréhension des règles pour communiquer avec les autres et l’acquisition de connaissances sur le monde qui les entoure par l’intermédiaire des adultes. Schaffer (1971 dans Bremner, 1994) synthétise ce développement des communications parents-enfants en cinq étapes.

  1. Les premières semaines, la communication s’organise alentour des soins donnés aux enfants : les situations de nutrition, par exemple, donnent l’occasion aux parents de s’habituer au rythme du bébé et permettent aux parents et aux enfants de développer une certaine prédictibilité (Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994).
  2. Quand le bébé a de 2 à 4 mois environ, la communication s’organise autour de situations de face à face, où le sujet de « conversation » est la situation elle-même, et rarement des éléments extérieurs à la dyade comme un objet dans l’environnement immédiat (Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994). Les deux partenaires passent beaucoup de temps à se regarder (avec quelques regards brefs des bébés dans d’autres directions) et à réagir à ce que l’autre vient de « dire ». Il s’agit de situations de régulation mutuelle; chacun des partenaires parle (ou vocalise) à tour de rôle, en fonction de ce que vient de faire son vis-à-vis (Boyd et Bee, 2017; Papalia et Martorell, 2018). Le sens des mots employés par l’adulte a peu d’importance, car le bébé ne connait pas leur signification, mais l’expression de la voix et du visage transmet l’information émotive. Les mères, surtout, utilisent ce que les auteurs anglophones appellent du « motherese » (traduit parfois par « parler bébé ») : un langage très expressif et des intonations très contrastées (Daviault, 2011; Papalia et Martorell, 2018).
  3. À partir de 4 à 8 mois environ, les enfants s’intéressent de plus en plus aux objets (en particulier à cause de leur capacité à les manipuler), moins à la dyade elle-même. Par conséquent, ils regardent plus fréquemment les objets dans leur environnement et tentent de les saisir. Comme les enfants ne possèdent pas les capacités de communication pour indiquer quels sont ces objets, les adultes s’efforcent de savoir lesquels intéressent les enfants, en particulier en suivant la ligne de leur regard (Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994).
  4. À partir d’environ 8 mois, les bébés deviennent capables de coordonner les objets et les personnes lorsqu’ils communiquent, ce qu’ils font à l’aide de gestes et comportements référentiels : ils pointent du doigt, montrent de la main ou du regard (Bouchard, 2008; Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994). Ce progrès s’explique entre autres par le développement des capacités cognitives : ils arrivent à différencier le moyen (par exemple, tendre le bras pour montrer) du but (obtenir l’objet ou diriger le regard de l’adulte), démontrant ainsi leur capacité à tenir compte de plusieurs choses à la fois (personne et objet) lors d’un échange (Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994).
  5. Au cours de la deuxième année de vie, le langage représentatif apparait : les mots renvoient à, représentent des choses, des personnes, des situations, etc. Ceci constitue un changement important, car l’enfant peut se faire comprendre beaucoup plus clairement et recevoir plus facilement les informations des adultes (Schaffer, 1971 dans Bremner, 1994). 

source

Dans mon roman “Elle Est Où Maman ?“, qui met en scène un papa solo et sa fille dans un road-trip un peu déjantée à la recherche de la maman perdue, j’ai glissé entre les lignes, sans surprise, beaucoup de ma propre façon d’être papa.

En conclusion ?

Ce n’est que ma vision de papa, mais je pense que la colonne vertébrale de ma communication, verbale et non-verbale, avec mes trois filles, reste un savoureux mélange de respect (élever l’enfant, l’éveiller, l’accueillir dans le monde), d’interaction (valider ses expressions, ses demandes, ses besoins, échanger par les sens : langage toucher, sons et corroborer ses expressions), et de clarté/exhaustivité (prendre en compte et réagir à tous les stimuli venant de l’enfant et lui renvoyer sous une forme instructive/compréhensive).

A vous de jouer ! Et faites-moi part en commentaires (plus bas) ou par email de tous vos retours, si cet article vous a intéressés 🙂

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Initialement publié le / Originally posted on 1 juillet 2021 @ 11:02 am

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