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DNews 18 – Best of Indochine, volume three

Rappel s’il en est besoin… D.1 = Delphine / D.2 = Damien. La galanterie, encore et toujours la galanterie…

 

Phnom Penh, Cambodge

 

Alors le Cambodge, après le Vietnam… « Same same but different? »

D.2 : Exactement. A première vue on pourrait croire que c’est pareil, et c’est vrai qu’il y a beaucoup de points communs, de la nourriture au climat en passant par la végétation et les hordes de « moto’bikes ». Mais les quelques nuances font toute la différence.

D.1 : D’abord les Khmers. Ils ont des traits moins « chinois », plus généreux. Ils sont souriants, chaleureux, avenants, considérés – et très polis. Ils ont beaucoup d’humour, et sont bourrés de charme !

D.2 : Ils en usent avec talent. Les jeunes hommes sont très mignons, les vieux charismatiques. Et les femmes… bon on en avait eu un aperçu déjà en France, on a une amie à moitié cambodgienne à Lyon : les Cambodgiennes, c’est du concentré de séduction. Elles sont menues, jolies, coquines, et chaleureuses à tout âge.

D.1 : Plus elles sont jeunes, moins elles ont de gêne ! N’est-ce pas D.2 ?

D.2 : Il y a les femmes qui cherchent toujours à accrocher ton regard un tout petit peu trop longtemps pour être innocentes, et les enfants qui dès 10 ans te font la conversation en anglais et tu fonds littéralement devant leurs bouilles adorables et leurs sourires d’anges.

D.1 : Je ne suis pas en reste, les garçons cherchent à capter mon attention avec des « Hello lady ! » et rivalisent de mimiques malicieuses. Le jeu de séduction est bien là même si les Cambodgiens semblent plus réservés envers moi que les Cambodgiennes envers D.2. Je pense que c’est ma taille imposante… Ici je suis plus grande que la moyenne !

 

En clair, vous passez votre temps à flirter ?

D.1 : Nooooon…

D.2 : Pas tout le temps, on mange aussi.

D.1 : C’est un tel soulagement après le Viêt-Nam et son ambiance déplaisante qu’on ne va pas se priver de savourer la joie de vivre cambodgienne, non plus !

 

C’est beau, cette joie de vivre, surtout quand on pense au passé récent de ce peuple…

D.2 : Oui, c’est une leçon de vie. Par exemple, j’ai parlé avec un chauffeur de tuk-tuk du musée Tuol Sleng sur le génocide perpétré par les Khmers Rouges. Je lui demandais s’il avait vu ce film, « Bophana », diffusé gratuitement au musée, sur l’histoire d’amour impossible entre un fonctionnaire Khmer Rouge et une paysanne et qui bien entendu se finit tragiquement. Le bonhomme, sans se départir d’un brillant sourire, m’a répondu que oui, il avait vu le film, mais n’avait pas trop envie de le revoir parce que toute sa famille a été tuée par les Khmers Rouges et que ça le rend bien triste. « Makes me cry, all my family dead ».

 

Attendez, vous ne vous adressez pas non plus à un expert, on peut faire un bref retour en arrière ?

D.1 : Bien… Les problèmes commencent lors de la guerre du Viêt-Nam. Conserver une neutralité est alors illusoire et les armes comme les troupes nord vietnamiennes passent par le Cambodge. Lon Nol, soutenu par le gouvernement américain, renverse le roi Sihanouk qui avait donné son adhésion aux communistes. S’en suivent 5 années de guerre civile opposant les Khmers Rouges (mouvement révolutionnaire initialement affilié au roi et subventionné par la Chine) et le régime ultra corrompu de Lon Nol (un dictateur corrompu mis en place par les Américains… tiens donc…).

D.2 : Et c’est en avril 1975 que les Khmers Rouges, menés par Pol Pot, « libèrent » Phnom Penh. La population est chassée des villes vers les campagnes dans le but d’édifier une société exclusivement agraire. Une société « parfaite », affranchie de la « diabolique influence de l’Occident », autosuffisante et indépendante de toute aide extérieure… Une société dans laquelle tous les Khmers sont « égaux » et oeuvrent de concert pour la gloire de l’Angkar, ainsi ayant été officiellement dénommé le nouvel ordre instauré par Pol Pot. Un mystérieux personnage, ce Pol Pot. De fait, un communiste instruit et éduqué à Paris – des bienfaits de la colonisation… Très probablement, un malade mental fanatique et charismatique, qui est parvenu en 4 années de règne totalitaire – de 1975 à 1979, date de l’arrivée des Vietnamiens – à décimer les Khmers.

D.1 : 2 millions de morts. Un cinquième de la population… famine, exécutions sommaires, refus de l’aide internationale…

D.2 : Dans la société exclusivement agraire de Pol Pot, toutes les autres classes sociales ont été soit liquidées – au sens propre – soit converties à une paysannerie forcée. L’éducation et la science ont été déclarées hors-la-loi, leurs pratiquants persécutés et tués. Idem des fonctionnaires de l’ancien régime. La monnaie, ce « symbole capitaliste impie », a été abolie. Le Cambodge tout entier a dû obéir à un système agricole communiste ultra radical et féodal dans lequel toutes les richesses produites étaient prélevées par l’Angkar (« l’Ordre ») qui les redistribuaient au compte goutte selon son bon vouloir, la plus grande partie servant à acheter des armes à la Chine – bannie, la technologie, mais conservées, les armes à feu qu’elle a inventées… Car l’idée que se faisaient les Khmers Rouges d’une société où les individus sont égaux était pour le moins surprenante : les anciens paysans avaient été élevés au rang de citoyens modèles, le « peuple de la base », tandis que les représentants des autres catégories socioprofessionnelles qui avaient su passer au travers des épurations s’étaient vu réduits au plus vil statut d’esclave, le « nouveau peuple ». Les Khmers Rouges supervisaient l’ensemble, et l’Angkar décidait de tout : des horaires de travail quotidien (15 heures ou plus sans même l’espoir d’une journée de repos), des rations alimentaires (2 bols de riz à l’eau et de poisson séché par jour), des affectations (avec une prédilection pour briser les familles). Les sbires de l’Angkar étaient tout-puissants, avaient droit de vie et de mort (de viol, de passage à tabac, de torture psychologique et physique…) sur leurs esclaves. Plus d’instruction, plus de média, plus d’art ni de culture générale, interdiction de célébrer quelque fête que ce soit, interdiction de parler ; l’entretien d’un climat de délation et de paranoïa a réussi à briser le tissu social du pays. La médecine faisant partie de la liste sacrilège désignée par Pol Pot, les gens (hommes, femmes, enfants) qui n’étaient plus en état de travailler aux champs (la malnutrition faisait des victimes par dizaine de milliers), se blessaient ou tombaient malades étaient abandonnés à leur longue agonie pour économiser de « précieuses balles ».

D.1 : Une société « parfaite ». Le « Kampuchéa Démocratique ». Notez l’adjectif.

 

Ca me rend malade rien que d’y penser…

D.2 : Ben, littéralement ça nous a rendu malades.

D.1 : On est resté plus de 2 semaines à Phnom Penh. On est tombé malade au milieu de nos bouquins sur les Khmers Rouges, avec un mal de chien à récupérer et on pense que ce n‘est pas uniquement à cause des virus, de la chaleur et du bruit.

 

Alors, Phnom Penh ?

D.2 : C’est crade, c’est poussiéreux, bordélique, bruyant… et très attachant.

D.1 : Et tellement impressionnant lors des violentes averses de mousson !

 

« Une goutte s’écrase sur le tarmac, rue 182, entre un petit kiosque pour passer des appels téléphoniques locaux et une boutique de bicyclettes. C’est la fin de l’après-midi. Une deuxième. Le vent s’engouffre entre les bâtiments, rugit dans les stores des terrasses. Quelques passants lèvent les yeux, la dame devant son magasin de vélos, accroupie une chambre à air défectueuse en main, interrompe son geste. Une autre goutte, et une autre, et puis c’est le crépitement de trombes de pluie qui s’abattent sur la cité. Progressivement, le bruit de la circulation s’estompe au profit de celui de l’averse torrentielle de mousson, à mesure que les gens cessent leur activité dans la rue pour aller s’abriter du déluge. Les toiles de plastique des étals se gorgent d’eau, déversent bientôt de véritables jets, les enfants crient et jouent, torse et pieds nus dans les flaques qui leur montent au dessus de la cheville, les canalisations débordent et les chaussées sont vite noyées sous plusieurs centimètres de flotte. La température, enfin, consent à baisser un peu. Le vent arrache les parapluies, gêne le ballet des motards en vestes imperméables de couleurs vives. On ne distingue plus les trottoirs de la chaussée sous l’eau noirâtre qui a tout envahi et charrie une variété de déchets. »

 

D.2 : Phnom Penh, avec son architecture coloniale française massive et décrépie, son activité incessante jour et nuit, ça m’a fait l’effet d’un décor de film d’anticipation – comme une société chaotique qui aurait rejailli des ruines après un cataclysme.

D.1 : Oui, enfin c’est sans compter les hôtels de luxe et les 4×4 flambants neufs. Ils incarnent le contraste cambodgien : un pays pauvre, au peuple merveilleux et à l’attrait touristique considérable, qui du coup attire des investisseurs étrangers puissants et accueillent une multitude impressionnante d’ONG. Beaucoup d’argent circule ici, mais reste dans un circuit fermé de mains. Une poignée s’enrichit pendant que la « masse » se bat pour survivre. L’éternel scénario…

D.2 : Entre corruption et salaires occidentaux, les quelques locaux qui se font embaucher par des firmes étrangères ou des associations humanitaires voient leur niveau de vie grimper en flèche. Mais en ville, quand on est pas harcelé par les hordes de chauffeurs de tuk-tuk que les dollars des touristes rendent hystériques, c’est avec les enfants des rues qu’il faut cohabiter – entre attendrissement et culpabilité – des mômes qui vendent de l’eau, des souvenirs, ou tout simplement font la manche, leur petit frère dans les bras, nous mendient un peu à boire ou à manger. L’occasion de rencontres souvent édifiantes.

 

« Hello, how are you today ? »

C’est la petite mignonnette d’hier. Même endroit, même heure. On ne lui a pas acheté de bouteille d’eau la veille, mais on a papoté. « Maybe later ? » Peut-être plus tard, oui. Après le Viêt-Nam où l’amabilité est une denrée aussi rare que la corruption est, elle, répandue – endémique… – le Cambodge est une bouffée d’oxygène. Les Khmers, pourtant parmi les personnes les plus démunies du monde, ne se départissent jamais d’une joie de vivre confondante, ils ne s’offusquent pas d’un refus, nous souhaitent une bonne journée, ou souvent continuent la conversation pour le plaisir. Et ils sourient tout le temps. Ils sont doués d’un charme naturel et digne que leur pauvreté n’entame en rien – ou est-ce même qu’elle le magnifie ?

« I’m fine, how are you ?

– Good thank you. You buy me water today ?

– Let’s see… »

A cette bonhomie générale s’ajoute la pratique d’un bon anglais, encore une différence de taille avec les voisins précédemment cités (décidément). Un vrai plaisir pour nous qui, parachutés précocement en Asie par suite de changements de plan, n’avons pas eu le loisir de nous préparer « linguistiquement ». Enfin ! communiquer avec l’autochtone, être courtois et recevoir de la courtoisie en retour, ah ! le bonheur.

Je regarde Delphine qui déjà sort le portefeuille. 1000 Riels la bouteille d’eau fraîche dans la rue, c’est peu d’argent et en même temps beaucoup : la clé de la survie pour ces enfants des rues. Ils sont des milliers à Phnom Penh.

« Can I take a picture of you, please ?

– Yes ! »

Elle rie. Sans arrêt. Hier déjà elle riait, me prenait la main, s’accrochait à mon épaule. Elle doit avoir 14 ans, elle est jolie comme un cœur sous un bob déformé, avec sa peau très brune et ses yeux luisants comme des billes et elle vend des bouteilles d’eau sur le trottoir pour s’en sortir. Nous n’en avons pas besoin mais ça fait partie de notre politique de la « bonne attitude » : encourager ceux qui se démènent pour tenir en effectuant des petits boulots. Et puis remplacer l’aumône sonnante et trébuchante par des gestes de première nécessité, comme offrir à manger, ou à boire. On a décidé de ne pas donner un sou, mais d’inviter à notre table, autant que possible. Ca revient peut-être au même mais pour nous c’est un principe.

« Thank you ! Now I see. »

Elle s’approche de moi pour voir le cliché. Ca a l’air de la satisfaire, elle rigole de plus belle.

« Thank you ! Good bye »

Un large sourire. Sa main sur mon bras, affectueusement. Un signe chaleureux à Delphine. Elle s’éloigne… Une leçon de vie.

 

D.1 : Moralité, on est resté longtemps à Phnom Penh, à s’imprégner de son rythme, de ses odeurs, de ses couleurs.  On a mis du temps à se remettre aussi, mais ce n’était pas plus mal, car la vie de tous les jours, les peuples, c’est finalement ça qui nous intéresse, plus que les visites touristiques.

D.2 : En plus la fatalité s’acharne – ou sont-ce des actes manqués ? – pour qu’on loupe les attractions. 3 tentatives de visiter le Palais Royal. 2 fois on a manqué l’horaire, la 3ème notre tenue n’était pas acceptable… on a abandonné. Et on a continué à flâner à l’aube dans les marchés, à manger des salades de nouilles aux nems, à boire des milk-shakes de fruits, à papoter avec les chauffeurs de tuk-tuk et les gamins des rues.

 

« Phnom Penh est ainsi, un visage contrasté qui passe du rire aux larmes, une fourmilière sale et en même temps pleine de charme, habitée par ceux qui restent, il faut bien le dire, les survivants des Khmers Rouges. On y vit de rien, on y vit avec rien, ou plutôt si, avec l’espoir et le sourire, toujours. « Maybe tomorrow? »

Une journée à Phnom Penh, ça ressemble à la visite d’un dépotoir bruyant et mal dégrossi, mais c’est une vraie leçon d’humanité. »

– D.2

 

D.Chiffres

En dollars car ici le riel la monnaie courante, trop instable est boudée par tous.

1 $ =  un repas au marché.

5 $ = une chambre avec ventilateur et salle de bains.

10 $ = une chambre avec climatisation et salle de bains avec eau chaude.

4 $ = Phnom Penh – Siem Reap en bus (6 heures de trajet et 340 Km)

10 $ = une nouvelle tenue pour D2. (2 chemises + 1 pantalon légers)

1 soirée « Planète.D. fait son cinéma » au Centre Culturel Français à Phnom Penh

40 $ = le passe pour 3 jours dans les temples d’Angkor, une visite difficilement contournable et qui vaut son pesant de cacahuètes.

200 = nombre de personnes abonnées à la D.News – combien la lisent… ?

20 km/h vitesse à laquelle roulent les trains

1 attaque de singe à Angkor (saloperie…)

1 carton rouge à Alain Delon, qui utilise son image à grands renforts de panneaux publicitaires géants où figurent la Tour Effel et l’Arc de Triomphe, pour vendre des cigarettes aux Cambodgiens ! Son slogan : « Le parfum de la France ». La honte…

19 personnes dans un pick-up : 2 dans la cabine à l’avant, un scooter + buzz + 15 cambodgiens + les 2D entassés à l’arrière et sur le toit.

12 heures de trajet pour faire 400 Kms : 3 heures d’attente à Phnom Penh, puis 7 heures dans le pick-up sus cité, changement de pick-up à Sisophon, attente une heure pour trouver des gens et du chargement, et enfin une heure de trajet jusqu’à Poipet – frontière thaïlandaise (ouf !).

 

Morceaux Choisis

 

« Combien le ‘Cambodia Daily’ ?

– 4200 riels… (l’enfant doit avoir 12 ans ;  montre à D.2 le prix imprimé sur le journal)

– Attends voir, c’était écrit 1200, et t’as maquillé le ‘1’ en ‘4’ !

– … (il rigole)

– C’est toi qui a fait ça, pas vrai ?

– Oui ! (hilare)

– Et t’en vends beaucoup comme ça ? (on se marre de concert)

– Tous !

– Filou va ! (D.2 lui tend 1200 riels et fais mine de le gronder en tapotant sur sa tête avec le journal) T’es un vrai futé toi, c’est pas très honnête mais futé… »

– L’inflation immédiate sur les prix de la presse cambodgienne…

 

« Si on arrive à être célèbres à Grenoble, c’est déjà bien. »

– D.2 qui veut sa photo dans « Grenoble Mag’ »

 

[la sortie de notre auberge est occupée en permanence par un groupe de moto-taxis près à se ruer sur nous]

« Monsieur ! Bonjour monsieur ! Vous voulez tuk-tuk ?

– Bonjour ! Ecoutez les gars, si on vous demande rien, c’est qu’on a besoin de rien, d’accord ?

– Ok monsieur, ok. Demain vous voulez tuk-tuk ?

– Je ne sais pas. Si j’ai besoin je vous demanderai.

(D.2 s’éloigne, mais un 5ème bonhomme s’avance pour proposer ses services)

– Je n’ai pas besoin d’un tuk-tuk, vu ? Si je demande rien, c’est que j’ai pas besoin d’un tuk-tuk.

– Oui, monsieur (avec un grand sourire) mais moi j’ai un hélicoptère… »

– Un chauffeur plus malin que les autres

 

Messages à caractère informatif

Nouvelles vidéos :

– sur le Viêt-Nam http://planete.d.videos.free.fr/011-Vietnam/index_light.html

– sur le Cambodge http://planete.d.videos.free.fr /012-Cambodge/index_light.html

Nouvelles photos :

– du Cambodge & de la Thaïlande http://planete.d.photos.free.fr/index_rootlight.html

Au risque de choquer, D.2 est tenté de faire un appel à générosité. La caméra est en train de rendre l’âme et après 1 an et demi de vadrouille les économies ont déjà bien fondu. Il va pourtant falloir acquérir une nouvelle caméra pour continuer les vidéos. A bon lecteur salut… 😉

 

Et maintenant ?

Maintenant, les 2 D font les touristes pour 2 semaines à Bangkok et dans le sud de la Thaïlande, où ils sont rejoints par Mo et Juju, respectivement la Maman et la petite sœur de D.2 – au programme, farniente et retrouvailles, grosses bouffes et luxueuses chambres d’hôtels. Ca sonne bien dit comme ça, non ? La suite de Planète.D reste un mystère, cependant. Chine ? Tibet ? Nepal ? On vous dira bien un jour où on est  – quand on y sera…

Initialement publié le / Originally posted on 31 juillet 2007 @ 12:08 pm

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