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DNews 31 – Güzel!

Istanbul.

 

Salamalecum les 2 Ds. Alors, vous avez reposé les pneus en Europe ?

D.1 : Aujourd’hui même. Mais sur le coup on s’en est pas rendu compte.

D.2 : On était plutôt dans l’état d’esprit « faire attention aux camions sur l’autoroute, repérer les panneaux indicateurs en turc, ils sont où les bateaux pour traverser le Bosphore, et comment on fait passer le tandem par le tourniquet du guichet, réponds poliment au monsieur qui te demande que ‘Ich komme aus Franckreich’, combien de temps la douille de direction va survivre, etc. ». Ceci dit j’ai quand même vu du coin de l’œil qu’Istanbul c’est une bien belle ville. Mais ça c’est pour la prochaine D.News. Pour l’instant la Turquie à vélo.

 

Du Sud au Nord, par la côte je suppose ?

D.1 : Ben pas vraiment… On était parti côté Ouest mais le vent nous a repoussé. Damien a commencé à brailler… On a donc changé le cap et on s’est fait du vent un allié.

D.2 : On a tiré des bords ! Vent dominant sud-sud-ouest pour rallier Istanbul qui est au nord-ouest de Antalya, le point de départ, c’était pas du gâteau. En plus je sais pas ce que tu t’imagines de la Turquie, moi je ne m’étais pas trop posé la question mais l’intérieur des terres ce n’est que montagnes et dénivelé. Ca monte pas bien haut mais fatche ! ça monte raide…

D.1 : Surtout que j’insiste toujours pour choisir les itinéraires « pittoresques ».

D.2 : (Pittoresques d’après notre carte IGN complètement erronée.)

D.1 : La vue est belle, mais les montées-descentes-montées-descentes-montées-descentes cassent les pattes et fatiguent les nerfs.

 

Ca ressemble à quoi ?

D.2 : Montagnes enneigées, « hauts » plateaux (1500 mètres, ouarf), bocages, forêts de pins, oliveraies, cerisiers en fleurs.

D.1 : On sent bien que nous sommes en avance sur la saison… On voit les petits étals sur le bord des routes… vides. Personne. Pas une olive. Pas un abricot. Pas une grappe.

D.2 : Pas une tête de Turc. Pffff…

D.1 : Rien.

D.2 : Et Delphine peste – « Punaise on serait venu 3 mois plus tard on se serait fait péter le bide à coup de cageots entiers de pêches ».

D.1 : A défaut on bénéficie de l’hospitalité légendaire des Turcs. Pas besoin de parler la même langue pour se retrouver invité à dormir à la maison, poêle très trèèèèès chaud et repas turc à toute heure.

D.2 : Après 10 mois d’Asie ça fait un bien fou de retrouver un contact et une culture latins. Les Turcs sont chaleureux, accueillants et affectueux. Tout ce que j’aime. Ils aiment la bonne bouffe simple du terroir et ont une joie de vivre naturelle. Ils sont curieux et avenants mais pas intrusifs.

D.1 : Une autre qualité, la serviabilité. Tout ce que veut un Turc, c’est t’aider. Même contre ton gré 😉

D.2 : ‘me suis retrouvé en slip chez Aicha, malgré mes protestations polies, un sac plastique rempli de vieilles frusques turques d’un côté, d’un autre le poêle ronronnant avec dessus la théière qui fume et un plateau repas maison (là d’un coup je protestais moins), parce que la bonne grosse Aicha voulait absolument nous faire une « makina ».

D.1 : Avec leur ton péremptoire, les Turcs, hommes ou femmes, sont très sympas mais très directifs. On a bien compris qu’on avait pas trop notre mot à dire.

D.2 : Jusqu’à l’absurde, comme cette tenancière de supermarché qui voulait absolument nous offrir… une bonbonne aérosol de désodorisant d’ambiance. « Turkish coco, turkish coco ! ». Ca m’a laissé perplexe.

D.1 : Quant à Aicha et son petit mari, le sosie de Louis De Funès, ils nous ont carrément prêté une maison.

D.2 : Alors à choisir entre un sol détrempé (beaucoup de pluie récemment) et une chambre au chaud avec service d’étage et pressing, on s’est laissé « péremptoiriser ».

 

La bonne grosse Aicha et son petit mari…Ca fait pas un peu cliché ?

D.2 : Nan, c’qui ferait cliché c’est la bonne grosse Aicha et son bon gros mari. Pour le coup Louis de Funès, avec son béret et son gilet, il était tout sec. ‘ttention je dis ça avec toute l’affection que j’ai pour les Turcs, je me moque pas, mais c’est un fait les gens des campagnes sont bien gras et bien costauds. Les femmes sont habillées comme des sacs, elles sont trop mignonnes avec leur tunique bouffante genre rideau-des-années-soixante-motif-floral. La cause faut pas la chercher bien loin : ils aiment la bouffe, beaucoup de bouffe et bien grasse…

D.1 : Ca a du goût, ça c’est sûr. Et sans épice !

D.2 : Gastronomie familiale méditerranéenne – du bon pain, des olives, du fromage, du saucisson, de l’huile d’olive, du yaourt, l’incontournable Kepap, le Döner (non c’est pas la même chose)… Avec, oh ! surprise, le petit encas de 22 heures qui plairait à mon frère, cacahuètes / coca-cola. Plein de calories pour pédaler face au vent…

 

Vous dépassez la barrière de la langue ?

D.2 : Delphine est comme toujours très douée pour le langage des signes, ou plutôt le langage des mains et des sourires, elle se met tout le monde dans la poche.

D.1 : Et Damien il parle allemand !

 

Was ?

D.2 : Beaucoup de Turcs ont vécu en Allemagne, beaucoup d’Allemands viennent en vacances ici, et du coup l’allemand est pas mal pratiqué. Les vieux m’adressent direct dans la langue de Goethe. Au début ça m’a fait bizarre, mais maintenant c’est bon je parle Deutsch en roulant un chouille les « r » pour me fondre dans le décor 😉

 

Et maintenant ?

D.1 : A nous Istanbul ! Une semaine de repos-visite. On est hébergé par Jaki et Sercan, 2 jeunes turcs adorables du Couch Surfing. On est en permanence une dizaine dans leur grand appartement d’Istanbul – voyageurs de tous horizons, amis, fans turcs… On se resocialise comme à chaque pause.

D.2 : Avec option bricolage sur le vélo – il nous faut changer la cage de direction qui est morte depuis un moment. A 60 Km/h dans les descentes c’est mauvais d’avoir les billes qui coincent et j’me comprends (mais dites rien à Delfe elle aurait peur… et ma Maman j’en parle même pas).

D.1 : Güle Güle !

D.2 : Bye bye.

 

 

 

D.Chiffres

1 € = 1,8 YTL (nouvelle lyre turque)

1 litre d’essence super = 2,7 YTL

1 pain = 0,30 YTL

1 gozleme (crèpe salée) = 3 YTL

800 km d’Antalya à Istanbul

13 millions d’habitants à Istanbul

 

 

Message à caractère informatif

 

Dans la lignée de nos témoignages sur le Tibet et du récent changement de ton dans l’attitude du Dalaï Lama, des pétitions à signer pour soutenir le peuple tibétain dans sa lutte pour la liberté :

 

http://www.tibet-info.net/www/Signez-l-appel-a-la-solidarite.html

http://www.solhimal.org/component/option,com_joomlapetition/func,viewcategory/Itemid,99999999/catid,2/

http://www.avaaz.org/fr/tibet_end_the_violence/

 

 

Morceaux Choisis

 

« Moi j’ai travaillé 15 ans en Allemagne. Ma femme elle faisait que dormir. »

– Sahan, paysan à Unzunpinar

 

« Maman commençait à s’inquiéter elle a appelé tous les kebabs de Turquie pour savoir si un couple en tandem avait acheté un Dönner ces dernières semaines… Et si oui, ont-ils pris Salade-Tomate-Oignons, ou alors peut être Kefta, on sait pas…. Coca ou plutôt Fanta ? »

– le frère de D2

 

« Ce sont deux foetus dans un ventre de femme. Ils sont encore tout jeunes et ils sont contents, ils ont plein de place, ils nagent, ils dansent, ils jouent et ils sont nourris. Les mois se succèdent et l’espace devient de plus en plus étroit. Les deux fœtus s’inquiètent Ils voient juste une petite lumière au loin. C’est la panique, là-bas est un lieu qu’ils ne connaissent pas. Et bientôt voilà que le noir confortable dans lequel ils étaient baignés fait place à une lumière aveuglante : ils sont expulsés du ventre de la maman dans un autre monde différent et effrayant, malgré leurs protestations – ‘pourquoi tout ce blanc, on était bien dans le noir’. Le lien nourricier est coupé. Ils crient et pensent, ’On est mort ?’ »

– la métaphore de la vie et de la mort par Sercan

Initialement publié le / Originally posted on 31 mars 2008 @ 12:23 pm

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