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Gagner de l’argent fait-il de toi un escroc ?

Je lis souvent ce genre d’attaques, sur la blogosphère, à l’encontre des Thierry Casasnovas, Irène Grosjean, et autres chantres de l’alimentation vivante, en particulier : “Ils ont un truc à vendre, ce sont des escrocs”, “C’est hors de prix son stage, ça m’a refroidi !” et je ne cite pas la fameuse “On sent trop le business derrière” qui m’a déjà valu, dans le cadre de mon travail de réalisateur, de vous gratifier d’un billet bien senti.

C’est intéressant ça. Mais oui, et sans disserter des heures dessus, on peut tout de même réfléchir un peu.

Ces personnes ont débuté de façon pour ainsi dire bénévole une activité modeste, documentée ou scientifique ou médicale, à visée de bien public et de partage, de vulgarisation, d’avancée sociale, ou de bien-être. Leurs paroles et leurs actions ont été entérinées par l’expérience car fondées sur le bon sens, la pratique et l’expérimentation, et surtout (logique) parce qu’elles ont apporté joie et bien-être de façon manifeste à des milliers de personnes. Logiquement toujours, ces personnes sont arrivées à un stade de notoriété d’une part, et de sollicitation d’une autre part, qui les a confrontées à un choix : continuer à croître, travailler plus et donc pérenniser l’activité en la rendant financièrement viable ; ou bien rester un petit amateur dans son coin et avoir à côté un job alimentaire. Le public, toujours exigeant, ne se satisfait guère des petits amateurs qu’on qualifie volontiers de charlatans. Mais le public n’est pas à une contradiction près : si tu transmutes ta vocation ou ta passion en travail rémunéré, te voilà d’un coup un escroc.

Mais cher public, que veux tu donc à la fin ? que ces mêmes ambassadeurs, maîtres à penser, guides dont tu chantais les louanges et désormais vouent aux gémonies, vivent d’amour et d’eau fraîche tout en continuant à se couper en 10 000 pour toi ? qu’ils restent bénévoles tout en justifiant d’une expertise de professionnel ? qu’ils relèguent leur vocation et leur passion au stade du dilettantisme ? qu’ils soient, finalement, des amateurs éclairés aptes à remplacer les référents officiels tout en se cantonnant à un amateurisme indolore pour ton porte-monnaie. As-tu seulement idée du travail, de l’énergie et du temps que cela demande de publier une vidéo par jour ? d’accueillir 25 stagiaires dans son salon 5 jours sur 7 et de donner des consultations les 2 autres jours, toute la journée ? de réaliser 2 ou 3 films d’aventures par an tout en animant un site, un blog et en donnant des projections-débats sur tout le territoire ? ne sont-ce pas là des activités qui justifient pleinement de les mener à temps plein, dans un cadre professionnel qui permet d’acquérir un véritable savoir-faire et donc de te transmettre de véritables connaissances ?

Et d’ailleurs, quand on me dit “je me méfie de lui, il a un film/livre/produit à vendre”, je suis perplexe.

Car mon cher public, dans tous tes actes d’achat, finalement, tu te contredis. Tu fais confiance à ton médecin, n’a-t-il pas une consultation à vendre ? tu te fies à l’industriel qui te vend ta nourriture dans des jolies boîtes cartonnées, car bien sûr son œuvre est désintéressée, c’est cela ? et ton pharmacien, ne rentre-t-il pas dans la catégorie des gens qui ont “un truc à vendre” ? pourtant ne lui demandes-tu pas conseil, conseil que tu vas suivre béatement, au moment de soulager quelques maux ? et quand à l’inverse on t’amène un produit ou un savoir-faire sans commerce, tu vas pousser le culot jusqu’à t’en détourner sous prétexte de manque de crédibilité. Un comble !

Nous pourrions tous être un peu plus cohérents, je crois. Et nous le devons. Tout un chacun, nous avons le pouvoir, simple, de décider pour nous-mêmes, en notre âme et conscience. Si vos héros d’un jour vous déçoivent demain, ne leur tombez pas dessus à bras raccourcis. S’ils font preuve de réussite et de sens du commerce, ne les en blâmez pas forcément : si leur discours continue d’apporter le bien, réjouissez vous, ça vaut mieux pour vous aussi ! Le discours de l’un ou les offres de l’autre ne te conviennent plus, camarade, passe ton chemin. Mais n’oublie qu’il fut un temps où ils t’ont mis la lumière dans le tunnel. Il y a assez de personnages dangereux à combattre pour épargner notre hargne à celles et ceux qui tâchent seulement de vivre et faire vivre ce que leur cœur leur dicte tout en allant de l’avant. Je ne prône pas là le fait de faire commerce de son savoir(-faire) de façon systématique ; je ne veux pas qu’on lise ces lignes comme une justification à priori ou un encouragement à monnayer son action, ses vidéos, ses discours. Le don de soi, c’est noble. Mais je veux juste lancer un appel au calme face à celles et ceux qui choisissent (comme nous) de se “professionnaliser” (au sens, gagner sa vie avec sa passion). Et rappeler aussi que ma conviction, c’est que notre plus grand acte politique c’est notre achat ; que nous devons être ce qu’on appelle des consomacteurs. Et que donc, concrètement, je préfère “l’escroc” qui me vend un extracteur de jus ou un panier de primeurs à celui qui monnaye du lait bovin ou des vaccins. Ça me regarde.

Je ne prends acte et cause pour personne ici. Et je peux me tromper, c’est juste un avis. Une réaction. J’ai cité Thierry que je ne connais pas, ni son œuvre, et je n’ai guère d’opinion sur lui ; j’ai cité Irène qui est mon amie même si certains pans de sa personne ou certaines de ses idées peuvent m’être incompatibles. Je pense à une foule d’autres qui un jour sont portés en triomphe pour être lynché le lendemain. Je pense aux remarques qu’on me livre parfois avec acidité, gratuitement – comme ce curieux “oh quel dommage de voir ce que vous partagez sur votre profil facebook, je croyais que vous faisiez la promotion de l’alimentation vivante et voilà que vous parlez politique”, suivi d’une leçon de morale que j’ai trouvée un peu déplacée, et qui m’a heurté (je comprends la personne, d’un point de vue logique, et je ne suis pas du tout amer ni en colère, mais je ne peux rester muet quand on me fait une sorte de procès parce que – oh surprise – je ne suis pas lisse, je ne suis pas uniquement celui qui fait de gentilles vidéos de recettes, j’ai aussi des idées et convictions autres, variées, des envies, des goûts, oui je suis vivant, comme la personne qui m’a ainsi “châtié” parce qu’elle aurait préféré, peut-être, que je reste dans la boîte qu’elle avait prévu à mon effet, et tout ça parce que j’ai relayé une vidéo rigolote sur un personnage politique dont les idées me sont inconnues et d’ailleurs indifférentes, bref, simple exemple sans conséquence).

Oui, je me fais aussi mon propre avocat en rédigeant ces lignes, bien sûr : je gagne ma vie avec des films et des vidéos de recettes (mes livres ne rapportent rien, je finis par les offrir à tour de bras). Ça en dérange plus d’un, pourtant, comme je l’ai mis plus haut, alors que dans la réalité, je fais presque toutes mes réalisations bénévolement pour ensuite me bagarrer comme un acharné afin de les rentabiliser un petit peu – je gagne ma vie, modestement, et je travaille (vraiment) beaucoup (j’aime ça, je ne me plains pas, au contraire). Dernier exemple, le film que j’ai eu beaucoup de plaisir à réaliser sur l’expédition de handi-ski de Vincent et Riding Over 73 au Svalbard : un travail pour lequel je devrais être payé au bas mot 12 000 € et qui va peut-être m’en rapporter 1500. L’année passée, il y avait eu le projet formidable de Nathalie Courtet en Laponie : j’ai perdu de l’argent à venir faire le film (investissement et casse de matériel, heures de travail non payées à n’en plus finir), malgré que l’héroïne assume courageusement mes frais réels, alors que le travail et le matériel fournis représentent un minimum de 20 000 €. Toute ma courte carrière est du même acabit. Alors, je suis un escroc parce que j’ai un film à vendre ? Vraiment ? Je fais les choses dans lesquels je CROIS et je m’estime là profondément privilégié, mais je ne suis pas naïf au point de ne pas tenter de les rendre un peu lucratives, l’argent ne pousse pas sur le trépied de ma caméra.

Soyons humbles et tolérants. Même si ce billet vous énerve, je vous aime.

 

 

Initialement publié le / Originally posted on 30 août 2015 @ 3:05 pm

6 commentaires sur “Gagner de l’argent fait-il de toi un escroc ?”

  1. salut! je m’appelle Maelle, on ne se connait pas, on n’a même jamais échangé vituellement, je suis une lectrice invisible, curieuse de ta démarche, disons que ce que vous donnez à observer et à lire toi et ta famille alimente ma réflexion sur ma propre vie, sur mes choix, et que ça me positionne. Je réagis sur ce billet pour la première fois parce que tu n’as pas parlé de quelque chose qui a, je crois, un rôle dans les réactions de rejet que tu décris:
    je vais essayer de résumer ce que j’ai compris de ce post:
    question rétribution tu as un peu le cul entre 2 chaises, d’un côté l’amateur gratuit (mais pas super crédible du coup) qui doit bosser à côté et n’a plus le temps d’aller au bout de sa passion/talent/rêve, et de l’autre l’escroc qui fait le truc à fond et doit pour y arriver laisser son job et donc gagner de l’argent grâce son succès(pour survivre), mais à qui alors on reproche de ne plus être dans une démarche honnête. Alors que tu trouves que dans le fond ce n’est pas si différent des autres métiers… Pourquoi on paie les uns sans sourciller et pas les autres? (j’ai bien résumé?)

    Je pense que l’énorme différence entre toi et le docteur ou le facteur, c’est que toi tu te vends avec ton message.
    Le docteur on lui paie la consult, sa vie ne nous intéresse pas. Le facteur, lui on s’en fout, on sent même pas qu’on le paye, mais toi, il n’y a pas que ton message qui circule, il y a toi aussi.
    Tu communiques un message sur l’alimentation par exemple, mais tu le fais de manière autobiographique, tu te filmes, tu racontes ton expérience, et puis tu exprimes tes doutes, tes coups de gueule etc…. or, aussi intéressant que cela soit, aussi honnête, aussi prenant à créer, aussi généreuses que soient tes ambitions, aussi légitime que soit ta rétribution pour le travail accompli, le fait que tu aies choisi l’autobiographie pour passer ton message ne t’autorise plus à donner ton avis en parallèle.
    Il faut choisir.
    En tant que consommatrice de ton témoignage, ton message c’est toi.
    Comme un miroir.
    Je regarde tes vidéos, j’écoute ton expérience alimentaire, et je jauge mon existence, je fais mes propres réglages.
    Pour que les gens ne te prenne plus pour un escroc, il faudrait peut-être que tu en restes là.
    Ainsi chaque lecteur, spectateur de tes films t’observerait
    prendrait ce qu’il veut, il paierait ou pas, s’il le souhaite pour en savoir plus.
    Point.
    Le hic, ce qui sent l’escroc, c’est quand le personnage du film, celui qui nous inspire et nous offre un modèle à suivre ou pas, sort du cadre et commence à nous donner des conseils, à faire des commentaires, à nous donner son avis.

    A mon tour de raconter ma vie, je suis professionnelle de santé, les gens me paient donc des consultations, mais ils ne me voient pas, moi.
    Il voit la professionnelle de santé.
    Dans mes jeunes années il m’est arrivé maladroitement d’évoquer ma vie personnelle avec des patients qui suscitaient cette spontanéité chez moi.
    Je les ai vus instantanément se rétracter c’était très étrange.
    On s’entendait bien 5sec avant et là, parce que j’évoquais juste mon trajet catastrophique mais très drôle en bus pour venir jusqu’au cabinet, je lisais une forme de dégoût sur leur visage. “Mais pour qui se prend-elle? on est ici pour moi je m’en fous de sa vie.” Je me souviens que ça m’avait rappelé ces profs qui se dévoilaient trop et n’étaient pas très respectés au collège. Un petit rien de trop.
    Je n’ai jamais plus raconté ma vie à un patient.

    Bref… je crois que cette impression d’escroquerie n’a finalement pas de rapport avec ton mode de vie ou avec tes choix, cette histoire d’escroquerie, c’est peut-être que à l’inverse du prof pu du médecin, si tu choisis de raconter ta vie pour passer ton message, tu ne peux plus commenter les réactions sous peine de donner l’impression à tes “spectateurs” de les manipuler.
    Or toi, Irène, Thierry, vous faites les deux. Ça rend méfiant.

    Bon et puis il y a l’expression “victime de son succès” qui nous a appris à nous méfier de tout ce qui rencontre du succès: l’audimat qui dicte les contenus des émissions ou le caractère formaté du deuxième album d’un artiste, Venise envahie de souvenirs made in china, de paquebots grotesques et de restaux merdiques…on est aussi programmés pour penser que c’était mieux quand c’était amateur, pas connu, moins élaboré mais gratuit….Bonne route, à vélo!!!! 😉

    1. Hello, je ne suis pas d’accord avec toi Maelle.

      Je pense que la différence entre Damien et un médecin qui nous facture une consultation, c’est que le médecin on l’a en face de nous et qu’on peut juger de visu de sa compétence, en se basant sur tout un tas de choses qui relèvent de l’interaction : poser des questions si besoin d’éclaircir un point, juger de sa capacité à rassurer ou non, etc… Tout cela est possible car la personne est physiquement en face de nous.

      Or cette interaction est absente de la communication via le web. Bien sur, on peux solliciter Damien par mail, mais je pense qu’on sera d’accord pour convenir du fait que si je dois juger quelqu’un – puis-je avoir confiance en son discour ou non ? – la communication numérique est insuffisante et ne peut pas remplacer un entretien de vive voix. Qui ferait confiance à un médecin qui procéderait par échange de mails pour établir un diagnostic (pour des besoins simples qui ne nécessiteraient pas de palpation etc..) ? A part des personnes qui auraient trop honte d’exposer leur problèmes de vive voix, je ne vois pas.

      Tant que Damien met en scène ses voyages et vend ses DVDs, il n’y a pas de soupçon d’escroquerie : on a acheté un divertissement, on l’a consommé et on est content (ou pas).

      En ce qui concerne l’alimentation crue, on peut avoir des doutes si on survole son discours : pourtant, Damien dit clairement qu’il ne fait pas de prosélytisme et qu’il ne cherche à convaincre personne, et c’est bien ce qu’il fait (ou ne fait pas, c’est selon :)).
      Une fois de plus il raconte une histoire qui est la sienne et qui a le mérite d’interpeller en filigrane le téléspectateur sur des sujets de sociétés fondamentaux – comment fournir une alimentation suffisante et saine pour une population qui ne cesse de croître ET qui soit soutenable pour notre environnement.

      Donc pas de prosélytisme et des DVDs pour ceux qui sont intéressés par le sujet et souhaiteraient mettre en pratique sans savoir par où commencer. La démarche me parait la plus saine du monde, enrichir l’offre et avoir un retour sur investissement car personne n’est assez stupide pour penser qu’il n’y a pas de travail derrière.

      Alors comment juger de la confiance qu’on peut – ou pas – accorder à Damien dans le monde numérique ?
      Je pense qu’il faut pratiquer le Damien, approfondir son travail d’écriture, etc… Au fil de ses réalisations, on a quand même plutôt tendance à se dire que tant de sincérité ne peut être feinte. Et puis quoi, ses DVDs sont-ils hors de prix ? Encaisserait-il une marge indécente sur ses ventes ? Un gars qui produit et vend en autonomie ses films une dizaine d’euros serait un escroc quand les majors du cinéma et de la musique nous vendent les leurs le double à des millions d’unités ? Il faut réfléchir un petit peu.

      Et c’est là que le bât blesse à mon sens car une chose est sûre : lorsqu’on va au devant des gens, il s’en trouve toujours pour observer de loin et médire sans savoir de quoi il retourne. Car en cas de doutes persistant et fortes contrariétés, j’imagine qu’il est toujours possible de rencontrer Damien lors de festivals ou de représentations et de se faire une vraie idée du personnage et de lui laisser une chance de s’expliquer. Les médisants s’en donnent-ils la peine ?

      Continues à te mettre en scène, porter ton regard sur le monde et le commenter, et raconter tes histoires, le chemin que tu as choisi n’est pas le plus confortable et c’est tout à ton honneur.

      Bonne continuation 😉
      Nicolas

      PS : les DVDs, comment dire, c’est bien ou en tout cas ça l’eut été 🙂 je n’ai plus de lecteur DVD à disposition, à quand la dématérialisation ? 🙂

  2. “On est aussi programmés pour penser que c’était mieux quand c’était amateur, pas connu, moins élaboré mais gratuit” – dixit Maelle.
    Ça, c’est évident! On (le genre humain, hein) a toujours tendance à préférer quand c’était plus humain, plus gratuit, plus amateur. Mais quand c’est trop amateur, on n’est pas content non plus… Bref, on (toujours le genre humain) a toujours un truc à redire comme le côté escroc, le côté “ta vie m’intéresse pas” etc…
    On (encore le genre humain) a aussi un tendance à être nombriliste “Je prends ce que je peux prendre mais l’autre ne doit rien prendre”, donc oui, quand tu fais payer tes conseils, tes recettes, tes films, tes livres, etc… tu imposes un retour alors que la personne en face veut donner le moins de retour. Mais bon sang, tout mérite un retour et pas forcément que sous forme pécuniaire! On est dans une foison d’information alimentaire parce que c’est la mode de faire de la cuisine, donc, oui, tu trouves plein de trucs gratuits sur le Net. Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, j’échangeais avec une amie sur l’alimentation vivante. Je lui recommandais de jeter un oeil au travail de Damien et Irène et réaction directe : “Ah b’en y’a déjà plein de ressources gratuites sur internet”… Mais non! Peut-être que tu as l’info au final, mais elle n’est pas gratuite! Tu te tapes des tonnes de pub, de tracking de ce que tu veux, etc… Ils sont rémunérés indirectement! Ne dit-on pas que quand c’est gratuit, c’est que tu es le produit? Alors que d’autres font payer leur travail (et c’est normal) d’une manière plus éthique.
    Quelque part, au fond, la qualité a toujours un prix. Mais on voit toujours une économie avant de voir une politique alors que placer la politique avant une économie me parait plus cohérent (avec moi même en tout cas): qu’est-ce que j’achète vraiment? D’où vient le produit? A qui ça profite? etc…

    Je ne suis pas sûr d’être hyper clair mais je garde cette ambigüité du membre actif de l’open source qui donne sans rien attendre en retour et ce de manière transparente.

    1. La qualité a un prix, pécuniaire ou autre soit mais il me semble légitime que pour obtenir de la qualité il faille en fournir. Je te rejoins là. Et même si je pense de même que vous deux, je déplore qu’on soit comme vous dites “programmés” pour penser que c’était mieux avant. J’aime regarder de l’avant et ne pas m’empêtrer de regret – car finalement il s’agit de ça – ni d’une vision rétrograde. Mais tu as encore raison : il faut se garder de faire des copier-coller de ce qui s’applique à soi vers les autres et réciproquement. Je suis heureux de mettre le prix quand j’achète un vélo sur-mesure ou un album de musique (pour donner une fourchette très large) parce que j’ai le sentiment de valoriser un acte de création utile au monde et au bonheur (les deux se rejoignent, je pense). Idem pour remplir mon panier de fruits et légumes. Je dépense très peu mais ne regarde pas à la dépense, justement, pour ce qui me semble relever des fondamentaux et du bonheur. Et je ne reproche pas à mon copain maraîcher de gagner de l’argent (pour les fortunes qu’il se fait en plus…) en me vendant ses succulents produits. Alors oui, il ne se vend pas avec alors que moi, un peu, comme souligne Maelle (précisément, je ne me vends pas avec mes travaux, mais je suis le vecteur explicite, avéré, assumé, ce qui diffère d’un artisan ou d’un commerçant lambda), mais cette nuance justifie-t-elle les comportements – heureusement minoritaires – que j’évoquais dans mon billet ? je ne le pense pas. J’aspire à plus d’ouverture d’esprit et plus de largesse intellectuelle que ça.

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