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Pourquoi différentes versions de La Marche Sans Faim… ?

Qu’on ne s’y méprenne, à mes yeux, la version “officielle” et naturelle de “La Marche Sans Faim” est au format 75 min. Cet article n’est pas tant un coup de gueule ni un règlement de compte – encore que, comme dirait Florian, “on fait un film façon Western donc les règlements de compte font partie du jeu” – qu’une légère mise au point 🙂

Même si, initialement, j’étais tout à fait partant pour construire un western de l’an 2019 focalisé sur Florian seul, j’ai été sensible à l’humilité et l’objectivité avec lesquelles il a demandé à ce que nous partagions “l’affiche” : il voulait un film transparent, un film honnête, un film sur le projet fou d’un binôme plus que d’un individu. Bien entendu, toute la démarche est celle de Florian, et toute la réussite de l’entreprise lui revient – il l’aurait fait sans moi, évidemment – mais son attachement à l’idée d’en faire un film me rendait, de facto, indispensable et il a d’entrée de jeu voté pour cette écriture et cette narration double

1. Version étendue de 75 minutes

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Cette mouture du film relève d’un choix assumé, partagé (par Florian et moi) et elle repose sur la conviction que le projet recèle deux aventures en une, complémentaires et valables : celle du marcheur jeûneur et celle du réalisateur indépendant.

Car enfin, cela nous semblait évident avant l’expédition, et celle-ci l’a validé : si marcher 14 jours et 360 kilomètres sans manger à travers les Mackenzie était un pari tout bonnement déluré que seul, très probablement, un Florian Gomet était à même de relever, couvrir l’affaire depuis un vélo et charrier – en plus du matériel de (sur)vie basique – tout l’équipement pour en faire un film (environ 12 kilos supplémentaires) en mangeant “trois fois rien“, sur un terrain ardu et compliqué comme peut l’être le grand nord canadien, ce n’était pas vraiment acquis d’avance…

Un intrus se glisse dans cette image de Florian…

“Sur un sujet peu avenant comme le #jeûne et avec un personnage laconique comme moi, avec Damien nous avons misé qu’il fallait un intermédiaire entre le public et moi et que ça serait… lui !

La Marche Sans Faim, c’est un pure film Planète.D, Damien y raconte une histoire à sa sauce et moi je l’aime ainsi. Je ne me sentais pas la carrure de prendre toute la place dans le film et puis il y a tous les à-côtés induits, provoqués ou vécus par Damien que je voulais montrer aussi.”

Florian Gomet

Nous voulions désamorcer d’emblée cet écueil dont nombre d’autres films d’aventure ont, à tort ou à raison, pâti : donner le sentiment au public que nous essayons de camoufler le tournage… Pour Florian et moi il était important – évident – que nous montrerions pleinement et exhaustivement l’épopée, sans laisser à croire que le protagoniste est seul quand cela n’est pas le cas. Car pour un aventurier de la trempe de Florian, qui par ailleurs n’est pas du tout un réalisateur, demeure ce choix cornélien : vivre et filmer l’aventure en totale autonomie, en ramener un témoignage vidéo amateur, voire pas de vidéo du tout ; ou bien assumer l’envie d’un film professionnel et donc jouer franc-jeu quant au fait qu’un réalisateur est là, présent. Vous l’aurez observé en regardant le film, nous avons tout de même opté pour une stratégie intermédiaire puis Florian était bel et bien seul la première (grosse) moité du périple, puisque nous partions chacun en solo depuis notre propre extrémité de la Canol Trail.

Le montage officiel de La Marche Sans Faim répond à toutes nos attentes.

  • Il fait le portrait le plus sincère et et le plus percutant que je pouvais livrer de mon protagoniste ;
  • il documente abondement le jeûne en tant que démarche thérapeutique ;
  • ensuite, il apporte également ses ouvertures parallèles et sa bonne dose d’humour qui sont parmi les marques de fabrique de mes films depuis 10 ans ;
  • enfin, il retrace autant une entreprise individuelle folle et parfaitement maîtrisée qu’une amitié naissante et authentique et montre la réalité de la fabrication de son support audiovisuel, travail d’équipe à l’appui.

Cqfd.

“Nous, le film ‘La Marche Sans Faim‘, on l’aime comme ça !”

Florian et Damien

Maintenant, si le film semble vraiment séduire et rencontrer son public sous cette forme, il est évident qu’il en incommodera certain(e)s. On ne peut pas plaire à tout le monde. Peut-être peut-on néanmoins essayer…

2. Version normale “focus sur Florian” de 52 minutes

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Car oui, il s’élève quelques voix pour dire

“Mais pourquoi voit-on Damien (autant) à l’écran ? Pourquoi se met-il en scène quand Florian nous suffit amplement ? Quand Florian crève l’écran et que son charisme nous cloue sur place et que son message nous rassasie à lui seul ?”

Et je suis bien d’accord avec ces derniers points : Florian est formidable devant ma caméra, ce fut un privilège et un plaisir de le “croquer”.

La question est tout à fait légitime et je pense y avoir amplement répondu. Je suis même allé plus loin puisque j’ai bel et bien fait une version dans laquelle je n’apparais que d’une façon infime pour maintenir ce vœu de transparence/cohérence tout en laissant mon “héros” prendre tout l’espace qu’il mérite et que je lui reconnais de droit.

Ce qui m’interroge… c’est le discours.

Personnifions l’interlocuteur pour les besoins de la rhétorique, et appelons “la critique” cette assemblée de personnes, dans le public ou parmi les professionnels, qui rejettent d’emblée notre choix éditorial, le qualifiant d’injustifié ou d’inutile (en clair et sans détour, de pénible, de pesant, de casse-pieds – je sais lire entre les lignes). Passons outre le fait que sans doute, je les gêne parce que j’assume de prendre la juste place à l’écran qui correspond à ma juste place dans le déroulé de l’aventure (ni plus ni moins, on le verra plus bas). N’extrapolons pas non plus sur l’idée que je suis très probablement perçu par ceux-là comme étant mégalo, égocentrique et/ou en manque de reconnaissance – non pas, j’ai un égo solide, c’est indéniable, et de la reconnaissance j’en reçois à foison (donc tout va bien merci), mais en vérité je m’assume, oui, et surtout je m’amuse, que dis-je ? je m’éclate à me mettre en scène ! et puis j’ai l’habitude de ces remarques (la critique est jalouse, voilà tout ! ;-)).

La critique donc, ne veut pas de notre sincérité ni de notre transparence, ni de moi en somme – mon aventure de réalisateur ne trouve grâce à ses yeux, elle vient l’encombrer alors qu’elle n’a d’yeux que pour Florian (et je la comprends, je ne suis pas dupe). La même critique, pourtant, a sabré par le passé, pour leur injustice et leurs abus, des films qui passaient sous silence le rôle du réalisateur ou de l’équipe de tournage avec la désinvolture qu’on réserve aux petites mains de l’ombre. On a porté aux nues des personnages contemporains de l’aventure pour ensuite les descendre en flammes quant on se rendait compte qu’il avait bien fallu quelqu’un d’autre pour les mettre à l’image et que cela ruinait notre fantasme du héros moderne indépendant, autonome, seul au monde… N’est-ce pas incohérent de critiquer “La Marche Sans Faim” pour l’exigence même qui fut alors exprimée ? Il faudrait savoir ce que l’on veut.

Le propos de Florian, et le mien – notre choix éditorial, donc – c’est de tout montrer. La preuve, on y voit aussi nos fesses. Sérieusement. Montrer tout ce qu’implique un tel projet quand on est deux, avec de tous petits moyens mais une immense foi (Florian croyait ferme en lui, et sinon, j’étais bien le seul à miser sur son défi…) accompagnée d’une solide volonté (celle nécessaire à marcher 14 jours le ventre vide ou à traverser les rivières 4 fois d’affilé tout en filmant). Je trouve un peu dommage que cela ne soit pas bien valorisé.

Et au milieu coule une rivière…

Mais !

Pour celles et ceux qui donc font fi de l’envers du décor et veulent du Florian Gomet et uniquement du Florian Gomet, dans toute sa puissance – et je suis bien placé pour savoir qu’il en a sous le coude, de la puissance, mon hobbit – il existe donc une version 55 minutes de “La Marche Sans Faim” pleinement dédiée à notre jeûneur marcheur lumineux, débonnaire et formidable !

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VOIR UN PEU PLUS BAS POUR LA SÉRIE ULTRA-COMPLÈTE (2H30+1H)

On notera d’ailleurs que pour aboutir à ce nouvel édit, il m’a fallu enlever 20 minutes de film sur les 75 minutes de la version officielle : donc l’espace qui m’échoyait s’élevait… au quart.

Nonobstant. Attendu que, comme Florian, je sais faire du positif avec à peu près tout (regardez le film, et la scène de la cabane après la journée 10 sur l’Ekwi River, vous aurez une mesure de l’optimisme de mon hobbit…) je profite de cette petite douche froide (moi qui me lave à l’eau non chauffée depuis belle lurette, quelle ironie !) pour me remettre en question, pondérer mes choix, accepter cette leçon d’humilité bienvenue, et prendre du recul sur le personnage que je joue à l’écran depuis 10 ans maintenant avec facétie, implication, bonheur et sans doute démesure : moi.

3.a Version ultra-complète sur clé USB (durée 2h30 + 1h)

20€


3.b Version ultra-complète en ligne (durée 2h30 + 1h)

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Initialement publié le / Originally posted on 27 avril 2019 @ 7:12 pm

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